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GÉRARD DE NERVAL

M. de Buffon dans sa bibliothèque du château de Montbard.

Quand on vient de lire un livre qui vous a ému, ou d’assister à un drame qui a fait vibrer en vous les plus nobles cordes, et qu’on en rencontre brusquement l’auteur, le premier mouvement, instinctif, est d’aller à lui, de lui serrer la main et de le remercier, — quoiqu’on n’ait pas eu l’honneur de lui être présenté. Ainsi avait fait mon ami[1] en se trouvant ainsi inopinément en présence de Gérard de Nerval : il s’était empressé à le féliciter, en lui annonçant le succès complet de l’Imagier. Gérard s’était laissé féliciter, comme s’il se fût agi d’un autre que de lui, sans se scandaliser de la liberté grande que prenait là un inconnu ; puis, tout naturellement disposé à l’expansion, il s’était mis à raconter à cet inconnu comment il avait été amené à reconstruire

  1. M. Eugène Mathieu, alors rédacteur au Messager des Théâtres d’Auguste Lireux.