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GÉRARD DE NERVAL

temps en temps, il dodelinait de la tête en signe d’improbation, ou applaudissait de ses deux mains pour témoigner du plaisir que telle ou telle scène lui procurait. Toutefois, malgré l’intérêt qu’il semblait prendre au développement de l’Imagier de Harlem, il s’en allait au moment même où Laurent Coster venait de dire à ia belle Aspasie, l’enchanteresse :


…Madame, avec vous a vécu ma pensée.
Déjà, depuis longtemps, mes rêves, mes travaux,
Partout vous retrouvaient sous des attraits nouveaux.
Inconnue et présente à mon âme ravie,
Telle que je vous vois, vous habitiez ma vie…

Où était allé Gérard ? Il n’était pas reparti pour le Caire, ni pour Anvers, ni pour Vienne ; mais il ne s’en fallait guère, car certainement il y avait songé. Il y a des artistes qui ne voudraient jamais vendre leurs tableaux, qui voudraient les avoir toujours là, devant leurs yeux, accrochés aux murs de l’atelier, leur berceau : il y a