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GÉRARD DE NERVAL

la médaille frappée par Périclès en l’honneur de cette spirituelle courtisane ; Catherine meurt et l’imagier devient fou…

Quoiqu’elle fût littéraire, plus littéraire encore que le Chariot d’enfant, joué six mois auparavant à l’Odéon, cette pièce renfermait des éléments de succès tout autant que Gaspardo le Pécheur et autres Tour de Nesle : elle en eut un retentissant — pendant un mois — grâce aux splendeurs de la mise en scène, pour laquelle le nouveau directeur, M. Marc Fournier, s’était mis en frais ; grâce aux jambes des danseuses spécialement engagées pour cette solennité ; grâce enfin au talent populaire de Mélingue, un grand acteur s’il n’est pas un bon comédien. Le public accourut, et, quoique étonné des perles qu’on avait semées avec prodigalité devant lui, prose et vers, il applaudit. Si on lui servait plus souvent une nourriture aussi délicate, peut-être finirait-il par prendre un peu plus de goût aux belles choses, et délaisserait-il, comme