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GÉRARD DE NERVAL

Gérard de Nerval, comme beaucoup d’esprits supérieurs, Balzac, George Sand, Gozlan, n’était pas organisé pour cette spécialité intellectuelle, qui exige des défauts — et des qualités — qu’il n’avait pas. Qui peut le plus ne peut pas toujours le moins. L’habileté dramatique, l’entente des choses scéniques, le sentiment des effets dramatiques et comiques, tout cela veut une aptitude particulière qu’il ne faut pas priser trop haut, mais qu’il ne faut pas non plus mépriser trop fort — sous peine de commettre une injustice et une sottise. Il est permis, littérairement parlant, de préférer Mérimée à Bouchardy et Gozlan à Dennery ; mais il n’est pas permis, en bonne équité, de hausser les épaules d’une façon méprisante à propos de l’auteur du Sonneur de Saint-Paul et de l’auteur de la Grâce de Dieu. Ces estimables entrepreneurs d’émotions populaires exagèrent peut-être un peu leur importance, autorisés qu’ils y sont par l’engouement de la foule et l’abondance de