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GÉRARD DE NERVAL

toutes humoristiques, à ce besoin ambulatoire. Après ses Filles du Feu et ses Illuminés je placerai immédiatement sa Lorely et ses autres impressions de voyage, qui ont un accent à part dans notre littérature contemporaine et qui, à cause de cela, méritent de rester, de survivre à tant d’œuvres du même genre signées de noms plus éclatants que le sien.

Dumas aussi a voyagé. Ses nombreux volumes de touriste sont amusants, assurément, comme tous ceux qui sont sortis de sa plume féconde, — une Mère Gigogne littéraire ! On y rencontre beaucoup d’esprit — et même quelques gasconnades. Mais l’esprit ne suffit pas pour sauvegarder une réputation d’écrivain : tant de gens en ont qui n’écrivent pas ! Il faut autre chose que n’a pas l’auteur de Monte-Cristo et qu’avait Gérard de Nerval : le style, qui est la sertissure naturelle des idées, ces diamants, — des cailloux quelquefois. Gérard de Nerval était son propre joaillier : ce ne