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ARTABAN, en lui-même.

Le trouble est dans mon cœur… La mort est dans le mien !…
(Haut.)
Seigneur !… fier de vous voir affermi sur le trône,
Je mourrai satisfait si ma main vous couronne.

ARTAXERCE.

Tu veux perdre ton fils ?

ARTABAN.

Tu veux perdre ton fils ? Je veux sauver mon roi.

ARTAXERCE.

Ah ! le ciel te devait un fils digne de toi !

ARTABAN.

En m’immolant pour vous je sens que je suis père ;
Seigneur !… j’ose implorer une grâce dernière :
Souffrez que je renonce à l’honneur d’être assis
Près de vous au conseil qui va juger mon fils.
Puis-je, malgré l’horreur que m’inspire un tel crime,
Devant mon tribunal voir marcher la victime ?
Je connais mon devoir ; mais l’austère équité
N’exige pas de moi tant d’inhumanité.