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Sans plainte, sans regrets, en implorant la mort,
Il conjure les Dieux de veiller sur ton sort ;
Et tremblant pour toi seul, en ce moment terrible,
Il bénit son trépas si ton règne est paisible…
Ah ! bannis un soupçon trop indigne de lui,
Artaxerce ! sois juste et deviens son appui ;
Arbace est innocent !

ARTAXERCE.

Arbace est innocent ! Quel est donc le coupable ?
Pourquoi le couvre-t-il d’un voie impénétrable ?
Ma sœur ! pourquoi ce fer teint du sang paternel ?
Il atteste le crime…

MANDANE, avec impétuosité.

Il atteste le crime… Et non le criminel !…
D’une action si lâche Arbace est incapable.
Plus le crime est affreux, moins je le crois coupable…
Ne crois pas qu’un amour, qu’il a tant mérité,
À mes yeux éblouis cachant la vérité,
Dans le fond de mon cœur en proie à son ivresse,
Trahissant mon devoir, étouffe ma tendresse…