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Cependant je crains tout du courroux de mon père.

(Voyant Artaban qui entre.)

Ah ! sauvez votre fils et rendez-moi mon frère !


Scène VI.

ARTABAN, MANDANE.
ARTABAN, entrant par le fond à droite.

Princesse ! ainsi que vous j’aime Arbace, et je croi
Qu’il n’a point oublié ce qu’il doit à son roi.
Je connais ses vertus, et peut-être il ignore
Ce complot odieux dont vous doutez encore.
Mais le roi le soupçonne ; il se croit en danger ;
Prompt à calmer sa crainte, ardent à le venger,
D’un arrêt qui m’afflige approuvant la sagesse,
Je dois à son salut immoler ma tendresse ;
Et Mandane, d’un père oubliant le pouvoir
Ose écouter l’amour et trahir son devoir !…
Gardez sur le complot un éternel silence.
J’ai fait mander Arbace ; évitez sa présence.
Ainsi le veut Xercès… à ses ordres, soumis,
Seul, je viens en ces lieux interroger mon fils. (9

(Mandane va pour lui répondre.)