Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si j’en crois Cléonide, ici, dans le mystère,
Il existe un complot tramé contre mon père.

MANDANE.

Celui qui, de lauriers voit son front couronné
D’un si noir attentat serait-il soupçonné ?
Il défendra mon père ; et tu crains trop peut-être
Un bruit dans ce palais répandu par un traître,
Qui, rampant sous le roi, sourdement s’agrandit,
Et rêve des complots pour garder son crédit.

ARTAXERCE.

Un flatteur hautement ose accuser Arbace !
Son père souffre-t-il un tel excès d’audace ?
Craint-il de démentir un bruit injurieux ?
N’oserait-il défendre un fils victorieux ?

MANDANE.

Réserver cet outrage à l’ami de mon frère !
Il a sauvé le fils ; peut-il trahir le père ?

ARTAXERCE.

Les courtisans, d’Arbace ennemis déclarés,
Pour nous perdre tous deux nous ont-ils séparés ?