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Son zèle qui le perd ne nous a point trahis.
Il n’a pu dévorer l’affront fait à mon fils !…
Et moi, sujet sans gloire et guerrier sans audace,
Je verrais de sang froid humilier Arbace ?
Non ! monarque superbe et despote insensé !
Tout pouvoir a son terme, et ton règne est passé.
Mon fils impatient de venger son injure,
Justement révolté contre son roi parjure,
Revient ; je vais le voir, partageant mon courroux,
Aujourd’hui conspirer et combattre avec nous !…
Et Nicanor ?… je sais que mécontent lui-même,
Ce prince audacieux aspire au rang suprême.
Je nourris son espoir, pour ne pas redouter
Un soupçon que sur lui je prétends rejeter.
Je veux que sur mon bras fondant son espérance,
Nicanor abusé s’immole à ma vengeance.
Lieutenant de mon fils, il a vaincu sous lui ;
Compagnon de sa gloire, il lui doit son appui ;
Il l’aime : dans mon cœur quel espoir il fait naître !
Vils ennemis ! tremblez ; Arbace va paraître !

(Artaban sort à droite, du côté de l’appartement de Xercès.)
fin du premier acte.