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Mon fils, instruit par moi, connaît trop son devoir
Pour oser de son prince usurper le pouvoir.
Il sait que dans les camps mon nom jadis illustre
De ma fidélité reçut un nouveau lustre ;
Et qu’insensible aux coups dont on veut l’accabler,
Par son obéissance il doit me ressembler.
Arrêtons cependant un complot qui m’étonne.
De l’empire et du roi le salut nous l’ordonne.
Mais ne me privez pas du bonheur de revoir
Un fils, mon seul soutien et mon unique espoir.

CLÉONIDE.

Aujourd’hui devant vous Arbace va paraître.
C’est à vous de juger s’il est fidèle ou traître.
Songez que le monarque à vous seul a commis
Le soin d’interroger le cœur de votre fils.

ARTABAN.

J’obéirai, seigneur ! et d’avance j’espère
Qu’il cèdera sans peine aux conseils de son père.
Je l’attends : vous, seigneur, retournez près du roi ;
Croyez qu’il peut compter sur Arbace et sur moi.