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dans la prison. Cette double erreur n’existe point dans Métastase, et l’intérêt de son dernier acte en est singulièrement affaibli. Cet acte dans l’opéra italien s’ouvre dans la prison d’Arbace, où Artaxerce descend pour sauver son ami et le sauve en effet. Cette scène est très belle, mais on peut lui appliquer le précepte d’Horace : « Præclara quidem, sed non erat hic locus ». L’auteur a donc fait sagement de la supprimer et de lui substituer celle où Mégabise vient annoncer à Artaban et au public la prétendue mort d’Arbace, que le public et Artaban croient véritable. Qu’en arrive-t-il ? dans Métastase, tout le monde sait qu’Arbace respire ; par conséquent plus de pitié, plus de surprise, plus d’intérêt. Dans la tragédie nouvelle, tout le monde croit Arbace mort, la pitié pour Arbace et pour Artaban lui-même, excite le plus puissant intérêt, auquel succède bientôt la plus grande surprise, au moment où Artaxerce vient annoncer à Artaban, irrité de la mort d’Arbace, que ce héros respire et que c’est lui-même (Artaxerce) qui l’a sauvé.