Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dû remarquer qu’Artaban profite de l’absence de Cléonide qui est allé, par ordre du roi, au devant d’Arbace. Ils ne doivent donc pas être étonnés qu’Artaban ait pu entrer chez le roi, le tuer et sortir de chez lui sans être vu.


15) Page 47, vers 4.

Voilà de ta grandeur le garant infaillible ! —
De votre amour pour moi, voilà le gage horrible. —
On vient !… donne !…

Combien cette situation terrible, où le père veut reprendre de la main de son fils le glaive sanglant, et où le fils emporte ce même glaive pour sauver son père coupable, est préférable à celle de Métastase ! Dans l’opéra italien, Artaban qui, contre l’usage reçu en Perse, est entré armé dans l’appartement du roi, et en sort également armé, dit à Arbace :

« Mon fils ! donne-moi ton épée. — Prends la mienne. »

ou bien en d’autres termes :

« Mon fils ! prête-moi ton innocence. — Charge-toi de mon crime »

Cette lâcheté si contraire au grand courage d’Artaban et à son amour extrême pour Arbace, eût été sifflée à