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dres injustes de son roi, qui au lieu d’accorder le triomphe qu’il a promis au vainqueur des Parthes, le sépare de ses compagnons d’armes et lui interdit sa présence et celle de ses deux enfants, dont l’un est son ami et l’autre sa maîtresse ! Dans les autres tragédies, non seulement Arbace ne sauve point la Perse ; mais encore il n’est qu’un instrument passif de l’ambition démesurée de son père, ambition qui est alors dépourvue de raison et d’intérêt, puisque Arbace n’a rien fait pour mériter le trône où Artaban veut le faire monter.


12) Page 39, vers 1.

Du trône ! un tel honneur est par toi refusé ! —
J’ai puni le premier qui me l’a proposé.

Rien de plus éminemment tragique et de plus intéressant, que ce contraste entre un père emporté par le désir ardent de venger son fils d’une cruelle injustice, et de le placer sur le trône, dont il le croit seul digne par son héroïsme, et ce même fils, modèle de vertu, qui aime mieux mourir innocent, que de trahir son roi injuste ou de perdre son père coupable ; aussi cette scène entièrement