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temps aux effets du rayonnement solaire ; un froid trop humide ; une congestion sanguine de l’œil, sont autant de causes qui, seules ou conjointes, peuvent produire cette grave maladie, susceptible d’offrir, selon la nature de ses causes, un type particulier qu’on peut appeler congestif ou sthénique.

Expérimentalement, parait-il, on peut faire développer très facilement l’amaurose. Il suffit pour cela de pratiquer une incision avec une paire de ciseaux sur le nerf optique, dans le fond de la cavité orbitaire, et le résultat est instantané.

La production de cette maladie peut être déterminée sur le cheval en introduisant un corps étranger solide entre la voûte crânienne et les lobes cérébraux. Quand la compression n’est faite que d’un côté, l’effet est généralement croisé. C’est par une action de cette nature que les moutons affectés de tournis deviennent souvent amaurotiques lorsque le cœnure se développe.

D’après les opinions émises par M. H. Bouley, dans le Nouveau Dictionnaire pratique, l’action déterminante d’un certain nombre de causes que nous venons d’énumérer et qui sont généralement adoptées, serait très douteuse. Pour mieux rendre la pensée de cet auteur sans la dénaturer, nous allons reproduire textuellement l’exposé de ses assertions :

« Quant à l’influence sur l’œil d’une vive lumière, soit solaire, soit électrique et aux effets du passage brusque de l’obscurité profonde à la clarté la plus vive, comme causes de développement de l’amaurose, nous ne connaissons aucun fait qui en témoigne ; tout ce que l’on sait jusqu’à présent, tend au contraire à prouver que ces causes admises par analogie demeurent sans efficacité sur nos animaux. Ainsi, d’après les renseignements que nous