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Attaché tout le jour, et joinct Avecq’ vous d’une amytié forte.

Je vouldrois puis que Dieu voulust Que je devinsse vostre luth, Vostre cistre, ou vostre espinette, Afin quand vous vouldriez sonner, Que vous n’ouyssiez resonner « Qu’allégez moy, plaisant brunette ».

(IV’ Liv. des Odes.)


LE SOUHAIT

Du roi Phrygien la fille rebelle Fut en noir rocher changée autrefois ; La fière Prokné devint hirondelle, Et d’un vol léger s’enfuit dans les bois. Pour moi, que ne suis-je, ô chère maîtresse. Le miroir heureux de te contempler, Le lin qui te voile et te caresse. L’eau que sur ton corps le bain fait couler, Le réseau charmant qui contient et presse Le ferme contour de ton jeune sein, La perle, ornement de ton col que j’aime, Ton parfum choisi, ta sandale même. Pour être foulé de ton pied divin !

(Leconte de Lisle, Poèmes antiques, 166.)