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La délicate main d’Aurore Du nom de la Rose est louée ; Mesme Venus que l’on adore De couleur de rôle est douée ; Et les bras que les Nymphes ont Du nom de rose louez font.

C’est pour les malades secours, C’est pour les mortz quelque deffence. Elle peut bien vaincre ce cours Du cruel temps qui tout offense : Ne voit on pas que la vieillesse De la rose sent sa jeunesse ?

Disons donc en douce mesure La façon dont elle fut née : Quelle fut la saison & l’heure Ou la Rose nous fut donnée. Bon est de chose tant divine Sçavoir la source & l’origine.

Quand la mer en façon nouvelle D’escume Venus enfanta, Et du sommet de la cervelle De Jupiter Pallas fauta, Pallas qui les guerres remue. Et la paix en tumulte mue.

La terre de sa part voulut, Pour ne sembler la moins féconde Enfanter chose qui valut Pallas & Venus en ce monde,