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-89- A ce tableau que l’on me trace Au vif le pourtrait et la grâce De ma mignonne que je voy Maintenant absente de moy, Mais comme j’ay la souvenance De ses beautez en son absence. Fay-luy le cheveu noircissant, En longues tresses finissant, Et si peux parfumer la table, Fay que son cheveu délectable Soupire un flair délicieux : Puis sous le noir de ses cheveux, Fais-y, peintre, un beau front d’yvoire, Le siege de honte et de gloire Méfié d’un rougissant vermeil, Du tout au visage pareil. Mais surtout garde-moy la grâce Du sourcy, laissant bonne espace Entre deux, sans les assembler, Et qu’on les face ressembler Et si bien perdre leur vouture Qu’ils trompent l’oeil & la nature. Noire la paupière, & les yeux Semblent un flambeau radieux, L’un vert, de Pallas l’afleuree. L’autre mignard, de Cytheree : Et pour rendre son teint parfait, Mettre les roses dans le lait. Pein-moy sa lèvre doucelette, Fort attrayante, un peu grossette. Le menton douillet, et le col Où toutes les Grâces d’un vol