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robuste pour résister à ces causes, n’arrivent à une époque plus avancée de l’existence qu’avec toutes les conditions de prédisposition morbide, accompagnée de la force active des gourmes ; aussi à cette époque voit-on se décupler fatalement tous les symptômes d’une maladie grave qui décime les plus malades et enraie la force vitale de ceux qui ont résisté. Il ne survit donc que des poulains rudement éprouvés, qui ne doivent la vie qu’à leur énergique constitution, et, quoique dans tout leur être se décèle le cachet d’une vie des plus précaires, ils ont encore par moments la beauté de la rusticité.

Indépendamment de ces causes de dégénérescence, il faut en énoncer d’autres non moins essentielles, et qui exercent une si haute influence sur l’avenir des sujets qui, nés et appelés à vivre avec elles, toujours, en deviennent les victimes ; ce sont les émanations marécageuses qui vicient l’air ambiant et qui sont dégluties, en grande partie, avec les aliments. Cette influence morbifique augmente d’action à mesure que l’étendue de l’eau diminue, et personne n’ignore combien est dangereuse l’évaporation de la boue des marécages.

Voilà le milieu dans lequel les poulains naissent, croissent et se développent ; et à part quelques rares exceptions, tout ce que j’ai avancé n’est malheureusement que la plus rigoureuse vérité.