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le terme où nous voulons arriver. Pour tuer sûrement le vieux monde (la civilisation chrétienne), nous avons cru qu’il fallait étouffer le germe catholique, et vous, avec l’audace du génie, vous vous êtes offert pour frapper à la tête, avec la fronde d’un nouveau David, le Goliath pontifical. C’est très bien, maïs quand frapperez-vous ? J’ai hâte de voir les sociétés secrètes aux prises avec les cardinaux de l’Esprit-Saint. »

Petit-Tigre disait encore : « Ne conspirons que contre Rome. Pour cela, servons-nous de tous les incidents, mettons à profit toutes les éventualités. La Révolution dans l’Église, c’est la Révolution eu permanence, c’est le renversement obligé des trônes et des dynasties. »

La Révolution de 1830 éclata, elle n’eut point tout le succès que la secte en attendait. Les Quarante se remirent aussitôt à l’œuvre que le vent des émeutes avait forcé de suspendre : c’est-à-dire à répandre dans le clergé « les doctrines de liberté », avec le désir de voir le Pape se mettre à la tête de ceux qui les revendiquaient[1].


Tandis que les autres conjurés travaillaient ainsi au loin, Nubius s’était réservé l’œuvre la plus délicate et la plus difficile. Tout ce qui était entrepris au dehors, devait demeurer stérile, si, lui, ne parvenait à séduire les cardinaux : car les cardinaux sont les électeurs du Pape et les candidats-nés au trône pontifical.

Grâce à son nom, à sa fortune, à sa situation dans le corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, Nubius était en relations avec tout le monde romain. « Je passe, écrit-il au juif prussien Klauss, je passe

  1. Paroles déjà rapportées au sujet de Gioberti.