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qui la composaient, allait si loin que, pour dérouter plus complètement les investigations de la police du gouvernement pontifical, nos conjurés eurent l’art de lui livrer cinq ou six Ventes particulières dont les imprudences pouvaient devenir dangereuses. Ils obtenaient ainsi un double résultat : endormir à leur égard les soupçons de la cour romaine, et satisfaire une vengeance fraternelle, car, dans ces succursales de l’enfer, si on travaille à la même œuvre, on est loin de s’aimer. L. Blanc, dans son Histoire de Dix Ans, nous montre comment les rivalités du F.·. Lafayette et du F.·. Manuel amenèrent l’anarchie dans la Charbonnerie. N’avons-nous point vu quelque chose de semblable tout récemment ? Dans l’affaire des « fiches », les « Enfants de Gergovie » ont fait campagne contre André, Berteaux, Maujan ; tout un groupe de maçons se sont associés à cette campagne et plusieurs loges commencèrent à médire du Grand-Orient. Ces discordes sont l’un des moyens dont la Providence se sert pour arrêter l’essor de la Révolution et retenir les peuples sur la pente de l’abîme où on veut les précipiter.

Non contents de livrer quelques loges à la police romaine, les trois membres de la Haute-Vente qui proposèrent à leur chef, le 25 février 1839, de se délivrer, en le faisant assassiner, des craintes que les agissements de Mazzini entretenaient parmi eux, lui écrivaient : « Un jour, demain peut-être, l’opinion publique se révoltera. Alors le sang inutilement versé retardera, peut-être pour de longues années, les projets conçus par nous avec une dextérité si audacieuse. Cet état de choses va tous les jours en empirant, et doit cesser, sans quoi nous serions obligés de renoncer à nos plans contre le siège de Rome, car la plus légère indiscrétion peut