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qu’il existait, en dehors des cadres formant les sociétés secrètes, une affiliation particulière. Il crut devoir solliciter l’honneur d’entrer dans cette avant-garde de choix. On ne sait ni par qui ni comment il adressa cette demande ; seulement une lettre de Nubius à un personnage connu dans la Haute-Vente sous le nom de Beppo, exprime très catégoriquement le refus que formula la Vente :

« Vous savez, lui mande-t-il, le 7 avril 1836, que Mazzini s’est jugé digne de coopérer avec nous à l’œuvre la plus grande de nos jours. La Vente suprême n’en a pas décidé ainsi.

Mazzini a trop les allures d’un conspirateur de mélodrame, pour convenir au rôle obscur que nous nous résignons à jouer jusqu’au triomphe. Mazzini aime à parler de beaucoup de choses, de lui surtout… ; qu’il fabrique tout à son aise des jeunes Italies, des jeunes Allemagnes, des jeunes Frances, des jeunes Polognes, des jeunes Suisses, etc., si cela peut servir d’aliment à son insatiable orgueil, nous ne nous y opposons pas ; mais faites-lui entendre, tout en ménageant les termes selon vos convenances, que l’association dont il parle n’existe plus, si elle a jamais existé ; que vous ne la connaissez pas, et que cependant vous devez lui déclarer que, si elle existait, il aurait pris à coup sûr le plus mauvais chemin pour y entrer. Le cas de son existence admis, cette Vente est évidemment au-desssus de toutes les autres ; c’est le Saint-Jean de Latran : caput et mater omnium ecclesiarum. On y a appelé les élus qu’on a seuls regardés dignes d’y être introduits. Jusqu’à ce jour, Mazzini en aurait été exclu ; ne pense-t-il pas qu’en se mettant de moitié, par force ou par ruse, dans un secret qui ne lui appartient pas, il s’expose peut-être à des dangers qu’il a déjà fait