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obtînt d’elles communication d’autres documents déposés dans leurs archives secrètes.

Crétineau-Joly se rendit d’abord à Naples, et là il apprit de la bouche du roi la mort du pape. Pie IX succéda à Grégoire XVI et confirma à l’historien la mission qu’il avait reçue de son prédécesseur. Il se rendit à Vienne, reçut bon accueil du prince de Metternich. Mais les employés de la chancellerie autrichienne, par instinct révolutionnaire ou pour tout autre motif, ne se prêtèrent qu’à contre-cœur à ses recherches. Cependant, le comte Henri de Bombelles, Français d’origine et gouverneur du jeune archiduc, depuis empereur François-Joseph, ayant appris le motif de son séjour à Vienne, vint lui offrir ses services. Dans toute sa carrière diplomatique, il s’était occupé des sociétés secrètes, qu’il avait vues à l’œuvre en Italie, en Pologne, en Russie. Il révéla, sur pièces, à l’historien, des complots tels qu’il put lui dire : « Osez divulguer ces mystères. Ce sera le plus grand service qui jamais peut-être aura été rendu à la civilisation. Mais vous n’irez pas jusqu’au bout. Si le poignard des Carbonari ne vous arrête pas en chemin, soyez sûr qu’il se rencontrera des princes intéressés à vous condamner au silence. »

Le premier de ces princes fut Charles-Albert, roi de Sardaigne, qui, par ambition, s’était livré, dès sa jeunesse, aux sociétés secrètes. Crétineau-Joly raconte dans ses Mémoires, publiés en partie par l’abbé Maynard — c’est là que nous puisons ces renseignements, — l’entrevue aussi secrète que dramatique, qu’il eut à Gênes avec le roi sur la demande instante de celui-ci. Crétineau ne voulut point lui promettre le silence qui lui fut demandé. Le roi alors s’adressa au Pape. Pie IX avait hâte de connaître les matériaux recueillis et avait fait dire à l’historien de revenir