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qui ne veulent point se fermer obstinément.

Crémieux, après s’être écrié : « Comme déjà tout est changé pour nous ! » disait avec le même enthousiasme : « Quand on a si vite et si bien conquis le présent, que l’avenir est beau ! »

C’est qu’en effet, les Juifs, — tous, aussi bien ceux qui attendent un Messie personnel que ceux qui croient que ce Messie est né, grandit, et n’est autre que l’idée de 89, — tous ont l’espoir de voir se réaliser, et bientôt — « les temps sont proches » — les prophéties messianiques dans le sens où ils les ont toujours entendues, c’est-à-dire, leur règne sur le monde entier, l’assujettissement de tout le genre humain à la race d’Abraham et de Juda[1].

Pour cela, se disent-ils maintenant, il faut deux choses : 1° que les nations, renonçant à tout patriotisme, se fondent dans une république universelle ; 2° que les hommes renoncent également à toute particularité religieuse pour se confondre dans une même vague religiosité.

Que ce soit bien là leur pensée ; qu’ils poursuivent activement et non sans succès ce double but, les preuves abondent.

  1. Voir aux Documents, N. VI.