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L’existence du peuple juif est, depuis dix-huit siècles, le phénomène le plus étonnant qu’il y ait au monde. « On ne voit plus, dit Bossuet, aucun reste ni des anciens Mèdes, ni des anciens Perses, ni des anciens Grecs, ni même des anciens Romains. La trace s’en est perdue, et ils se sont confondus avec d’autres peuples. Les Juifs, qui ont été la proie de ces anciennes nations, si célèbres dans les histoires, leur ont survécu. » Le peuple juif n’a plus rien de ce qui constitue une nation, rien de son organisme, rien de ce qui en fait un corps et lui permet de subsister et de vivre. Faites qu’un peuple, durant de longs siècles, n’ait plus ni pouvoir central, nécessaire à la conservation de toute nation, ni la hiérarchie sociale qui ne l’est pas moins ; dispersez ce peuple à travers le monde ; comment expliquerez-vous qu’il se conserve en dépit de tout et que rien ne soit plus visible que l’existence de ce peuple ? « Quand on voit les Juifs dispersés sur la terre, selon la parole de Dieu, on est surpris sans doute, dit Chateaubriand ; mais pour être frappé d’un étonnement surnaturel, il faut les retrouver à Jérusalem ; il faut voir ces légitimes maîtres de la Judée esclaves