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pure perte ! que d’agitations non seulement stériles mais qui, au lieu d’élever le peuple à la hauteur du prêtre, abaissent le prêtre jusqu’au peuple !

Poussant à ses dernières limites l’hypothèse des ravages que cause présentement l’esprit moderne dans les âmes et dans la société, le P. Aubry dit : « Quand les idées régnantes, les désertions et les scandales auraient enlevé à l’Église la moitié, puis les trois quarts, puis les neuf dixièmes, puis les quatre-vingt-dix-neuf centièmes, puis les neuf cent quatre-vingt-dix-neuf millièmes de sa famille, si le millième demeuré fidèle est excellent et radical, tout sera regagné, car ce millième formera la petite mais vaillante armée de Gédéon, la semence saine et irréprochable d’une nouvelle société. Combien serait plus puissante, pour la régénération d’un peuple comme le nôtre, une telle phalange sortie d’écoles théologiques solides, armée de toute la force surnaturelle de l’Évangile, fortifiée de principes sûrs et inébranlables contre l’esprit du siècle ! Certainement elle vaincrait, à moins que l’Ecriture n’eût menti en disant : Hæc est Victoria quæ vincit mundum fides nostra. »