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Qui ne sent combien les paroles de Taine sont vraies ? Et qui ne remarquera que ce programme est à l’opposé de celui que les soi-disant démocrates chrétiens nous proposent ? Au lieu de soulever l’homme au-dessus de lui-même, au-dessus de sa vie rampante et de son horizon borné, ils fixent son regard sur la terre, ils estiment inopportun de le diriger vers le ciel ; ils excitent l’impatience, voilent la beauté du dévouement et de la divine charité, et à force de crier : Droits et justice ! ils tuent, au haut et au bas de la société, l’esprit de sacrifice qui est le tout du christianisme.

La société chrétienne ne peut être relevée par de tels moyens. Pour régénérer la société païenne, les Apôtres lui ont insufflé le feu dont ils avaient été embrasés au Cénacle : lumière dans l’intelligence par les clartés de la foi, chaleur dans le cœur par la charité divine.

Voilà ce qu’il faut rendre au monde. Toute autre chose n’arrêtera pas d’une minute la course de la société vers l’abîme où elle trouvera ruine et mort.

Taine constate que « le christianisme s’est réchauffé dans le cloître ». Ce nous est une grande joie de pouvoir le constater avec lui.