Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/269

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

séduite dans les deux mondes ; tous ceux qui ont appris, dans les écoles neutres, à renier le Christ ; tous ceux que la presse a remplis d’idées fausses et de sentiments vicieux ; tous ceux dans le cœur desquels on souffle, aujourd’hui plus que jamais, la convoitise et l’envie ; tous ceux qui rêvent du bouleversement des institutions et des sociétés chrétiennes, ne se rangeraient-ils point sous son étendard ? Et puis viendraient les timides, les faibles, tous ceux que l’exemple entraîne et que la menace effraye, c’est-à-dire, le reste de la multitude, car jamais les caractères n’ont été plus débiles ; jamais la vérité, qui seule donne à l’âme sa force, n’a eu moins d’empire sur le grand nombre. Que dis-je ? n’entendons-nous point dire : Ne parlons pas à la multitude, pour le moment du moins, des espérances éternelles, elle ne nous écouterait point ; ne lui parlons pas de ses devoirs, elle fermerait l’oreille. Apprenons-lui à réclamer des droits, elle dressera l’oreille ; promettons-lui le bonheur sur la terre, elle nous suivra. Avec quelle ardeur les foules ainsi préparées se jetteraient dans les bras de l’homme qui concentrerait en lui toute la puissance d’Israël et qui viendrait dire à