Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jours les feuilles publiques nous présentent des types nouveaux de criminalité et nous apportent des récits qui surpassent en horreur ceux de la veille. Voici que l’enfance elle-même connaît toutes les formes du mal et ne recule devant rien.

Où cela nous mène-t-il ? Il faut dire avec de Maistre : « On ne peut rien deviner et il faut s’attendre à tout… Les circonstances où nous sommes ne ressemblent à rien et ne peuvent être jugées par l’histoire… Ce qu’il y a de sûr, c’est que le monde ne saurait demeurer où il en est. Nous marchons à grands pas vers..... Ah ! mon Dieu, quel trou ! la tête me tourne[1]. »

L’épouvante que ressentait cet homme de génie au milieu même de cette période que l’on crut pouvoir décorer du nom de Restauration, avec quelle puissance elle s’impose aujourd’hui à toute âme capable de voir et de réfléchir !

L’œuvre commencée il y a un siècle va-t-elle s’achever ? On ne voit actuellement dans le monde rien qui essaie de l’enrayer. Les catholiques ne se défendent plus. Depuis vingt ans

  1. Lettre du 18 août 1819. Voir aux Documents, N. XXXIII.