Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CHAPITRE TREIZIEME.


ANTICHRISTIANISME.


Dans l’état actuel de l’Europe et du monde, le penseur le plus hardi ne saurait s’aviser de se prononcer sur l’avenir ; à peine ose-t-il conjecturer. « Que sommes-nous, faibles et aveugles humains, et qu’est-ce que cette lumière tremblotante que nous appelons Raison ? Quand nous avons réuni toutes les probabilités, interrogé l’histoire, discuté tous les doutes, nous pouvons n’embrasser encore qu’une nuée trompeuse au lieu de la vérité. Quel décret a-t-il prononcé, ce grand Être devant qui il n’y a rien de grand ? Où et quand finira l’ébranlement ? Est-ce pour reconstruire qu’il a renversé, ou bien ses rigueurs sont-elles sans retour ? Hélas ! un nuage sombre couvre l’avenir et nul œil ne peut pénétrer ces ténèbres. » (Consid. 112.)

Ainsi parlait J. de Maistre entre 1790 et 1794, c’est-à-dire aux débuts de la Révolution. Et cependant jusqu’à ses derniers jours, il