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doctrine, en vertu desquels l’homme substitue en toutes choses sa volonté et ses passions aux droits de Dieu.

Lisez les écrits et les discours des chefs révolutionnaires, et vous serez convaincus de la justesse de cette définition. « La Révolution, disait Blanqui, ne fait qu’un avec l’athéisme. » D’autres ont dit : « La Révolution, c’est la lutte entre l’homme et Dieu ; c’est le triomphe de l’homme sur Dieu[1]. »

Les hommes à courte vue croient que la Révolution a commencé en 1789 et qu’elle s’est terminée avec le consulat à vie en 1802 ; ils font erreur. Il faut dire aujourd’hui encore, aujourd’hui surtout, ce que J. de Maistre disait sous la Restauration : « Cette Bacchante, qu’on appelle la Révolution française, n’a fait encore que changer d’habit. » Et ailleurs : « La Révolution est debout ; et non seulement elle est debout, mais elle marche, elle court, elle rue. La seule différence que j’aperçois entre cette époque et celle du grand Robespierre, c’est qu’alors les têtes tombaient et qu’aujourd’hui elles tournent. »

« Combien de fois, dit-il encore, depuis

  1. Voir aux Documents. N. XXXII.