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gnostique de Bordeaux », dans une lettre qu’il eut l’audace d’écrire à Mgr l’archevêque de Paris et dans laquelle il appelait M. Charbonnel, encore abbé, « son frère », disait : « Ce que nous préparons, ce n’est ni une assemblée politique, ni un conseil d’hérésiarques : c’est le véritable concile œcuménique des temps nouveaux… Il n’en peut jaillir que bien et bénédiction sur l’humanité. » Synésius ne se trompait point lorsqu’il croyait sa place marquée dans ce congrès ; le P. Hecker n’avait-il point dit : « On fera appel à des hommes qui, pour défendre l’Église contre les menaces de destruction, sauront employer les armes convenables au temps où nous sommes ; à des hommes qui sauront prendre toutes les aspirations du génie moderne en fait de science, de mouvement social, de spiritisme (autant de forces dont on abuse maintenant), et les transformer toutes en moyens de défense et d’universel triomphe pour l’Église[1] ? » (Vie, p. 368.)

En disant cela, le pauvre homme était sincère ; et parmi ceux qui propagent ses idées et travaillent à les réaliser, il faut compter surtout des naïfs. Mais on voit où ces naïvetés

  1. Voir aux Documents, N. XXVI.