Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/757

Cette page n’a pas encore été corrigée

GALILÉE. 67 t

mais il est ravi d’avoir pu montrer son zèle pour la sainte Église et les saintes Écritures.

Nous avons rapporté ces pièces si curieuses, dans leur entier, et avec tous les noms, afin qu’aucun ne perdît la part de gloire qui peut lui en revenir. Celte affaire a fait à la sainte Inquisition beaucoup pins de tort que le livre de Galilée n’en aurait jamais pu faire à l’autorité qu’on lui oppose.

Galilée garda la prison pendant quelques années; on ne sait s 11 accomplit entièrement les autres pénilences. Nous avons extrait des lettres datées de cette prison d’Arcelri, en i658. Il mourut, en à la campagne; car il n’eut jamais la permission de rentrer à Florence, si ce n’est quelquefois dit-on, quand ses infirmités l’exigeraient. Nous ne savons pas si, par les mots prison formelle (Jbrmalis cancer} répétés plusieurs fois dans les pièces ci-dessus, l’on entend une prison pour la forme; le fait est que celte prison était un grand palais accompagné dévastes jardins où il avait la permission de se promener; il pouvait recevoir ses amis et les personnes qui fve-naienl lui rendre les hommages dus au mérite persécuté. 11 est à présumer qu’on lui épargna les humiliations mentionnées dans la sontence et dans l’acte d’abjuration, et qu’on se contenta de lui faire signer la formule où il s’accuse d’avoir exposé en faveur du système condamné des raisons d’une grande effiGace.’On ne put s’empêcher de le traiter avec une distinction que réclamaient ses talens et sa grande réputation,- on ne voulait sans doute que faire un exemple qui contint les astronomes et les professeurs qui seraient tentés d’abandonner Aristote. Je soupçonne que les péripatéticiens étaient animés contre lui pour le moins autant que les théologiens. Il n’avait rien écrit contre ceux-ci, mais il s’était élevé souvent et avec force contre les premiers, qui dominaient dans les écoles. Képler ne les avait pas mieux traités; mais bien peu de personnes lisaient Képler et le Saint-Office craignait l’effet que pouvait produire un livre écrit en langue Vulgaire, par un auteur en crédit; en , condamnant les ouvrages de Copernic, de Foscarini et de Galilée , on ne dit mot» de ceux de Kepler ;i pas même de son Astronomie copemicienne > peu répandueisans dôute eus Italie. Les ennemis de Galilée , en lui suscitant cette’ persécution . n# purent empêcher que le duc de Florence u’obtint pour lui ces ménage-» 1 mens, malgré la fureur de tous les t Simplicius qui s’étaient déchantes-, contre lui. . : ,: > . .. « »t; Ai