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GALILÉE. 667 tion de Y Index, qui prohiba les livres qui contiennent cette doctrine; elle fut déclarée fausse et tout-à-fait contraire à la sacrée et divine Écriture. » Et comme en dernier lieu, il avait paru à Florence, l’année der- nière, un livre dont le litre le nommait l’auteur, puisque le titre était Dialogo di Galileo Galilei, délie due massime sis terne del mondo , Tole- maïco e Copernicano ; et la sacrée Congrégation ayant connu que l’im- pression dudit livre fortifiait de jour en jour la fausse opinion du mouve- ment de la Terre et de la stabilité du Soleil, ledit livre fut soigneusement pris en considération , et l’on y a trouvé une transgression manifeste de la susdite ordonnance qui t’avait été intimée. En ce que dans ce livre tu dé- fendais l’opinion condamnée et déclarée telle enta présence, quoique dans ce livre, par divers détours, tu t’efforces de persuader que tu la laisse indécise et expressément probable, ce qui est déjà une erreur très grave, puisqu’une opinion ne saurait être probable quand elle a été déclarée et définie contraire à la divine Ecriture. » C’est pourquoi , par notre ordre, tu as été appelé à ce Saint-Office, dans lequel, examiné avec serment, tu as réconnu ledit livre comme écrit et publié par loi; tu as confessé l’avoir commencé il y a environ douze ans, après avoir reçu l’injonction ci-dessus, et que tu as demandé la per- mission de le publier, sans faire connaître à ceux qui pouvaient te la don- ner, qu’il t’avait été enjoint de ne tenir, ni défendre, ni enseigner d’une manière quelconque une telle doctrine. » Tu as confessé pareillement que ledit écrit, en plusieurs endroits, est composé de manière que les argumeus , en faveur d’une fausse opi- nion, paraissent de nature à forcer l’assentiment plutôt qu’à être facile- ment réfutés; lu t’excuses d’être tombé dans une erreur étrangère à ton intention, sur la forme du dialogue, et sur le penchant naturel qu’on a de se montrer plus fin et plus subtil qu’on ne peut l’être communément, eu soutenant une proposition fausse qu’on s’efforce de rendre probable. n Et comme on t’avait accordé un délai pour rédiger ta défense, tu as produit une lettre de S. E. le cardinal Bellarmin, que lu avais obtenue de lui, pour te défendre des calomnies de tes ennemis, qui répandaient que tu avais abjuré et que tu avais été puni par le Saint-Office. Cette lettre dit que lu n’as ni abjuré, ni été puni, mais qu’on t’avait seulement signifié la déclaration faite par N. S., et promulguée par la Congrégation de l’In- dex, contenant que la doctrine du mouvement de la Terre et de la sta- bilité du Soleil est contraire aux saintes Écritures, et qu’elle ne peut