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GALILÉE. 643 Sytema cosmicum authore Galileo Qalilœi Lynceo.. . in quo , quatuor dudogis, de duobus maximis mundi systenialibus , Ptolemaico et Coperni- cano , utriusque rationibus philosophicis ac naluralibus indefinite propositis disseritur. Ex italicâ linguâ latine conversum. Augustœ Traboccorum. Slrabourg, i635. Cet ouvrage avait paru en italien , à Florence, en i632 , avec les appro- bations de l'inquisiteur général, et autres officiers ecclésiastiques. L'auteur avait mis en tête deux épigraphes pour justifier la liberté avec laquelle il se permettait de philosopher; il avait ajouté oùgiç 7rfoxfff4MToç ra -narra. zft,e.Te. Dans tous vos jugemens défiez-vous de vos préjugés. Son livre était dédié au grand duc de Toscane. Dans sa préface, il ex- pose que, quelques années auparavant, on avait promulgué à Rome un édit salutaire qui, pour obvier aux scandales, imposait silence à l'opinion pythagoricienne du mouvement de la Terre; que quelques téméraires cependant avaient osé dire que ce décret n'avait pas été rendu en connais- sance de cause, qu'il était l'ouvrage de la passion et non d'un examen judicieux. On disait que des consulteurs tout-à-fait ignorans en Astro- nomie, n'avaient pas dû couper ainsi les ailes au génie des philosophes qui s'occupent de ces méditations. Mon zèle, dit Galilée, ne put sup- porter ces plaintes téméraires. Bien instruit de ce décret si prudent, j'ai voulu rendre justice à la vérité. J'étais alors à Rome; les prélats les plus distingués m'avaient entendu et même applaudi, et le décret n avait pas éié rendu sans qu'on m'en eût donné quelque connaissance. J'ai donc voulu montrer aux nations étrangères , qu'en Italie, et même à Rome, on savait aussi bien que partout ailleurs tout ce qu'on peut avancer en faveur du système de Copernic, avant même qu'on y eût publié cette censure. Je me suis donc déclaré l'avocat de Copernic; et en procédant suivant une hypothèse mathématique, je me suis efforcé de prouver que cette hypo- thèse était préférable à celle qui met la Terre en repos, non pas d'une manière absolue, mais dans le sens où elle est attaquée par de prétendus péripaléticiens qui, dans leur philosophie, négligent de consulter les observations. Je tâcherai de prouver que toutes les expériences qu'on peut faire sur la Terre sont également insuffisantes pour prouver son repos ou son mouvement, car elles s'expliquent également bien dans les deux hypo-