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GALILÉE. 633 L'éditeur rassemble ensuite plusieurs lettres pour prouver que c'est Galilée qui a le premier vu les taches du Soleil. Aguilon, dans son Optique, en attribuait la découverte à Scheiner. Le prince Frédéric Cési s'étonne de cette prétention , vu que les jésuites savent fort bien que c'est Gali- lée qui les a montrées le premier. Gucchia écrit le 16 juin 1612, qu'il y a plus d'un an que Galilée lui a montré les taches. L'archevêque Dini atteste qu'il était au jardin Quirinal en avril ou mai 161 1, quand Galilée fit voir les taches. Une autre lettre d'un frère Fulgence prouverait beau- coup si elle indiquait le jour où Galilée a montré les taches; cependant cette date s'y trouve au moins implicitement, puisqu'on s'y moque du jésuite qui veut se faire honneur de la découverte. Enfin deux lettres de Jean Pieroni , ingénieur de l'empereur, attestent que le P. Gnldin, jésuite, se souvient parfaitement que c'est lui qui a donné à Scheiner la connaissance de la découverte des taches par Galilée. Ce dernier témoi- gnage qui confirme ce que Galilée dit dans l'une de ses lettres à Velsevi , ne laisse plus aucun doute. Ce qui est incontestable, c'est que Galilée a trouvé la chose de son coté, et l'a trouvée le premier; la question est seulement de savoir si Scheiner est plagiaire. La chose paraît assez vrai- semblable, il y a grande apparence au moins que le jésuite n'est pas de bonne foi. Il n'a jamais prétendu que Galilée lui dût la connaissance des taches, il ne paraît prétendre qu'à la gloire de les avoir trouvées aussi de lui-même et la question est peu importante. Nous verrons par la suite ce qu'il a fait pour cette théorie, dans son gros volume de la Rose ursine. Disputalio astronomica de tribus Cometis anni 161 8. Cet écrit paraît d'un jésuite; on ignore si Galilée n'en avait pas fourni le fond. On y prouve que la comète était au-dessus de la région de la Lune, par deux raisons; elle n'avait pas de parallaxe sensible, et elle ne paraissait pas grossir dans la lunette, tandis que la Lune y parait bien plus grande qu'à l'œil nu. Discorso délie Comète di Mario Guiducci , 8 juin 1619. L'auteur se propose de prouver que la parallaxe est un moyen peu sûr pour démontrer la distance d'une comète, et que le grossissement plus ou moins grand ne dépend pas de la distance; qu'il est le même pour tous les objets considérés dans la même lunette; que si, par l'irra- diation, un objet paraît plus grand à l'œil nu que dans la lunette, c'est une preuve que l'irradiation a lieu dans notre œil et non autour de l'objet ; ainsi la lunette ne peut le grossir. Enfin que si les queues des comètes llist. de UJstr. mod. Tom. I. 80