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652 ASTRONOMIE MODERNE. aux passages de Mercure comme à ceux de Vénus; il les croit lous deux au-dessus du Soleil. La troisième lettre est du 26 décembre. L’auteur prend un ton plus aflirmalif. Les taches ne tiennent point au Soleil. Elles n’emploient- que 1 5 jours à le traverser; elles devraient revenir au bout de i5 jours 2*22’, il n’en a vu revenir aucune. Elles n’ont pas de parallaxe, elles ne sont donc pas dans la région de la Lune; elles ne sont pas dans celle de Mercure, pas même dans celle de Vénus; elles tournent très près du Soleil. Ce ne sont ni des nuages ni des comètes. Ces taches doivent être grandes, opaques et profondes; elles doivent avoir des phases que l’éclat du Soleil empêche de distinguer. Les satellites de Jupiter doivent être de même nature, leur nombre doit être de plus de quatre; ils doivent parcourir des cercles difïerens, inclinés tantôt au nord, tantôt au sud; voilà du moins une conjecture plus heureuse. 11 soupçoune quelque chose de semblable pour Saturne. Depuis le Soleil jusqu’à Mercure, il doit y avoir plusieurs planètes, et nous ne pouvons apercevoir que celles qui viendraient à passer sur le Soleil. Accuratior disquisitio cjusdem dpellis , 16 janvier 161 2. Cet écrit commence par le calcul de la conjonction de Vénus qui n’a pu être observée. Maginus aurait-il commis une erreur de 7’ à 8’ sur la latitude ? Scheiner ne peut se le persuader; il est bien sûr aujourd’hui que le passage de Vénus n’a pu avoir lieu. Il croit avoir trouvé un cinquième satellite, il le dédie à son patron Velserus, le même auquel Galilée avait adressé ses trois lettres. Scheiner s’était un peu trop pressé. Scheiner revient aux taches. On peut les observer en faisant passer par un trou les rayons du Soleil , et en recevant l’image sur un papier; on le peut par réflexion en recevant l’image du Soleil sur un miroir qui la renverra sur un mur, ce qui serait suffisant pour apercevoir les taches , mais non pour en déterminer exactement la position; il rapporte l’ob- servation d’une éclipse de Soleil, dans laquelle la Lune était environnée d’un cercle lumineux qui se prolongeait au-delà du Soleil. Les taches du Soleil étaient plus noires que la Lune, la partie de la Lune qui couvrait le Soleil était blanchâtre et transparente comme un cristal , elle laissait voir le Soleil; mais cette partie de l’observation a été faite sans lunette. Scheiner en conclut que les taches du Soleil sont plus noires que la Lune.