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6 20 ASTRONOMIE MODERNE. réserve pour son livre du Système du monde. Ce livre n’a paru que long- lems après. Il remarque ensuite que le télescope ne grossit ni les planètes, ni sur-tout les étoiles. La cause en est cette irradiation ou cette chevelure de rayons dont les étoiles paraissent entourées quand on les voit à l’oeil nu, et dont elles sont dépouillées par les lunettes. Les étoiles ne pa- raissent ainsi que des points lumineux, et les planètes offrent des disques Lien terminés. Cependant il n’affirme pas que les étoiles échappent lout- à-fait au grossissement; celles de cinquième et sixième grandeur paraissent égaler Sirius, qui est de première. On ne voit à la simple vue que les étoiles qui sont au moins de sixième grandeur ; la lunette en fait voir six autres ordres dont on ne soupçonnait pas l’existence , et qui paraissent telles que sont à la vue les étoiles de seconde grandeur. Il y a beaucoup d’arbitraire et beaucoup d’incertitude dans ces comparaisons, ou du moins nous voyons aujourd’hui tout autrement les étoiles. Pour preuve de ce qu’il avance, Galilée cite le baudrier et l’épée d’Orion , où l’on ne comptait que sept étoiles, il en marque 80 ; on ne comptait dans les Pléiades que six étoiles, ou sept tout au plus, il en donne plus de 40. La voie lactée lui paraît un assemblage d’une multitude de petites étoiles que l’œil ne peut distinguer. Il en est de même des nébuleuses, et pour exemple il offre les figures de la nébuleuse de la tète d’Orion et celle du Cancer. 11 passe à la découverte des satellites; il invite les astronomes à ré- péter ses observations, pour mieux déterminer les mouvemens et les ré- volutions. Le 7 janvier 1610, il vit auprès de Jupiter trois étoiles petites mais très brillantes, qui étaient avec la planète sur une même ligne droite et parallèle à l’écliplique. Des trois étoiles, deux étaient à l’orient et l’autre à l’occident ; les deux extrêmes semblaient un peu plus fortes que celle qui était plus voisine de Jupiter et à l’orient. Le 8 janvier, il vit encore trois étoiles sur la même ligne droite avec Jupiter, mais elles étaient toutes à l’orient et devenues plus voisines les unes des autres. Ce changement de position lui parut difficile à com- prendre et fixa son attention, car Jupiter était alors rétrograde. Le 9, le ciel fut couvert; le 10, il ne vit que deux étoiles; elles étaient à l’orient de Jupiter; il soupçonna que la troisième pouvait être cachée derrière le disque; il en conclut dès-lors que ces étoiles pourraient bien tourner autour de Jupiter, et il résolut de les suivre exactement.