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KÉPLER. 66&

commencement de l’éclipsé, il faut arriver avant la fin, sans quoi on aurait perdu sa peine.

Lévanie a deux hémisphères, l’un qui voit toujours la V olve (la Terre), l’autre qui en est toujours privé. Ceux qui la voient toujours s’appellent subvolves, les autres privolves. La Volve ou l’astre tournant est pour eux une espèce de Lune. Le cercle qui sépare les deux hémisphères s’appelle le diviseur, il passe par les pôles du monde (de l’écliptique de l’orbe lunaire). Les jours y sont toujours égaux aux nuits ou peu s’en faut; car l’orbite de la Lune est très peu incliné à son équateur. Les privolves ont leur jour un peu plus court que la nuit, les subvolves ont les nuits un peu plus courtes que leurs jours.

( Les privolves ont leur jour pendant tout le lemsque le Soleil emploie à parcourir l’arc ABC, leur nuit est mesurée par l’arc CEA ( fïg. 84). Ceux qui habitent sous le pôle voient la moitié du Soleil qui tourne autour de l’horizon. ( Kepler suppose ici que la réfraction horizontale y est nulle ou fort petite, ce qui est assez vrai. ) Les habitans de Lévanie se croient immobiles au centre du monde ; ils ont le même préjugé que tous les habitans de la Terre. La nuit et le jour font ensemble un de nos mois. Le Soleil avance d’un signe par jour (lunaire) dans le zodiaque. Leur année vulgaire est de ig de nos années. Pendant celte année le Soleil se lève 235 fois , les fixes 254. ( Leur année est un de nos cycles lunaires ou cycles du nombre d’or, 254 = 235 -f- 19 ).

Pour les subvolves, le Soleil se lève quand la Lune nous parait en l’une de ses quadratures; pour les privolves, quand il est dans l’autre. Ils ont aussi un équateur qui coupe leur écliptique et le rnédivolve , ou le méridien qui passe par la Volve, en deux points opposés. Les variétés des saisons sont moins grandes que sur la Terre ; leurs zones torride et glaciale sont moins larges de beaucoup que les nôtres. Le mouvement des points équinoxiaux y est bien plus rapide , puisqu’il fait le tour du ciel en 18 ans. Le mouvement des points équinoxiaux est égal au mouvement des nœuds. (Ces passages sont remarquables, ils auraient eu besoin de quelques développemens; nous les comparerons avec ceux d’Hévélius et de Dominique Cassini sur l’équaleur lunaire.) Les mouvemens planétaires y sont bien plus compliqués. Outre les inégalités que nous observons, ils en observent deux en longitude, l’une dont la période est d’un jour, c’est-à-dire un mois lunaire, l’autre tient à l’apogée qui fait le tour du ciel en une période de 8 ans.