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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

renfermée pour eux dans nos discours préliminaires et dans les parties des notices particulières où ils n’apercevront ni calculs ni démonstrations. Aux six volumes de notre Histoire, on pourra joindre les trois volumes de notre Astronomie, ou nous avons taché de renfermer toutes les méthodes dont on se sert aujourd’hui. Il est vrai qu’après la lecture de l’Histoire on pourrait trouver quelques retranchemens à faire dans le Traité. Nous pourrons même, si nous en avons le temps et les moyens, exécuter ces changemens et quelques autres, dont l’objet sera d’en mieux coordonner les parties à celles de l’Histoire, sans que le Traité cesse d’être un ouvrage complet en son genre.


NOTE.

Pendant que cette feuille s’imprimait, nous avons eu l’occasion de compulser tous les anciens registres de l’Académie, en ce qui concerne Huygens, Picard, Cassini et Richer, et pour savoir l’époque précise où l’Académie a connu raccourcissement du pendule à Cayenne. Il est résulté de ces recherches que Richer assistait rarement aux séances ; que plusieurs fois on fut obligé de lui écrire pour qu’il envoyât la relation de son voyage ; que son manuscrit a été longtemps entre les mains de Cassini, qui même fut chargé d’en composer la préface. On n’en voit aucune en tête du voyage : il est à croire que Cassini, en donnant plus de développement à ses idées, au lieu de cette préface, aura composé le livre qu’il publia cinq ans après pour commenter ce voyage. On voit dans les registres que Cassini et Picard avaient été chargés de revoir la rédaction de Richer, que le livre ne fut imprimé que plus de cinq ans après le retour de l’auteur ; enfin, que pas une seule fois ces registres ne font la moindre mention de raccourcissement du pendule. Il est donc possible qu’Huygens n’en ait eu connaissance que par la publication du livre en 1679. Huygens demeurait encore en France. Sans doute il dut en recevoir ou s’en procurer un exemplaire. Ce fut alors seulement qu’il put faire à son discours, sur la cause de la gravité, une première addition qui contenait ses idées d’aplatissement. Il n’en pouvait être question en 1669, quand il lut à l’Académie son discours, qui est, comme il le dit, consigné dans les registres. Ainsi, quand dans la préface de ce discours imprimé, Huygens dit : Maxima pars hujus libelli scripta est cum Lutetiæ degerem… ad eum usque locum ubi de alteratione quæ pendulis accidit à motu Terræ, etc. Il nous paraît prouvé que ce fut après son départ de Paris, vers 1682 ou 1683, qu’Huygens a parlé de l’aplatissement de la Terre, et qu’ensuite c’est après la lecture du livre de Newton qu’il composa l’Additamentum de la page 116 du tome II de ses œuvres, publiées à Amsterdam en 1728. Si la partie qui concerne l’aplatissement eût été écrite à Paris, il eût dit : Ad eam usque partem cui titulus ADDITAMENTUM.