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KEPLER. 47^ après, l’observerjui-même ; les Éphémérides annonçaient une conjonc- tion de Mercure le f§ novembre 1606. Mercure était voisin de son nœud; Ke’pler recommanda à Sciffard, qui avait travaillé avec Tycho, d’ob- server attentivement le Soleil pendant quatre jours. Kepler l’observa lui-même à sa manière, qui était de recevoir sur un carton l’image du Soleil; il aperçut sur le disque une petite tache ronde, de la grandeur d’une mouche; pour éviter toute illusion, il tourna le carton, changea le lieu.de l’observation et l’ouverture qui laissait passer l’image. Soiffard n’avait rien remarqué d’extraordinaire, si ce n’est qu’à 5 heures, il avait cru voir le Soleil échancré, et qu’ayant voulu répéter celte observation avec plus de soin, il avait été comme aveuglé par la lumière du Soleil. Celte échancrure avait paru au bord supérieur, ce qui convenait à Mercure; Képler demanda si c’était au bord droit ou au bord gauche; Soiffard hésita, et ce qu’il dit, après avoir cherché à se rappeler ce qu’il avait vu, ne convenait plus. Képler trouvait que la tache était bien petite, il croyait Mercure plus gros, et s’il le vit comme une mouche, on pourrait croire que ce n’était pas Mercure, qui devait être plus petit. Il tâche de se per- suader que c’était Mercure, mais il ne fait aucune mention du mouvement; il donne une figure où la tache noire paraît à égale dislance du centre et du bord voisin ; il se félicite, il chante lté triump haies circum mea tempora lauri. Il s’écrie comme Archimède, &/pvtKct ou plutôt TéTHpYix,x, Je l’ai observé. Le premier ouvrage publié par Képler, après sa dissertation , est sa Dioptrique, où il démontre la construction de la lunette astronomique. Dans la préface de cet ouvrage, il s’attache à réfuter quelques erreurs du traducteur de l’Optique d’Euclide, et celles d’un français nommé Péna, sur les réfractions et la théorie de la Lune; mais Képler l’approuve, quand il assure que les comètes sont diaphanes, et que leur queue est produite par la lumière du Soleil qui a traversé le corps de la comète et en sort réfractée; « mais cette lumière réfractée a-t-elle la faculté de brûler? Si la queue peut avoir cette faculté, ce n’est qu’à la pointe du cône où les rayons sont réunis .- le point de concours est assez près du corps de la comète, et à ce sommet commence un autre cône, qui est la queue visible de la comète, et qui est formée de rayons divergens. » La brièveté des révolutions des qualre Lunes de Jupiter paraît, à Képler, une preuve que Jupiter doit tourner très rapidement sur son axe, et sans aucun doute, en moins de vingt-quatre heures. Hist. de l’Astr. mod. Tom, I. 60