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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

firent appeler en France. Nous ne parlons pas de ses autres tables, qui n’ont paru que long-temps après sa mort, avec diverses corrections qu’il nous est impossible de juger, et que ses successeurs ont estimées nécessaires. Le premier il découvrit la rotation de Vénus, celle de Mars et celle de Jupiter. Il découvrit quatre des satellites de Saturne, et à cet égard il se montra un digne et brillant successeur de Galilée. Nous avons taché de l’apprécier avec une impartialité que plus d’un lecteur trouvera sans doute un peu sévère. Mais tel est le devoir impérieux de l’historien. Au reste, aucune de nos critiques ne pourra diminuer une réputation si bien établie par des découvertes incontestables. Cette impartialité sévère et historique se trouve également dans les notices que nous avons consacrées à quelques-uns des plus célèbres bienfaiteurs de la science, quand nous avons été forcés de combattre leurs idées ou leurs prétentions. Elle se trouve dans les notices de Ptolémée, de Copernic, de Képler, de Galilée et de Descartes. On la trouvera pareillement dans les articles des grands hommes, que l’abondance des matières nous a forcé à renvoyer au troisième volume de notre histoire. Ce volume est tout prêt, ou du moins il n’y manque que quelques notices courtes et faciles d’auteurs très modernes ; il aura pour titre l’Astronomie du dix-huitième siècle ; nous le commencerons par Newton, Flamsleed et Halley, qui paraîtraient appartenir au siècle précédent ; mais les découvertes de Newton n’ont porté leur fruit que long-temps après la première apparition du livre des Principes : c’est le dix-huitième siècle qui a vu paraître la Cométographie Halley et l’Histoire céleste de Flamsteed. Notre histoire sera terminée par l’examen de tous les ouvrages qui ont pour objet la grandeur et la figure de la Terre, et ce dernier livre sera le seul où pourront être compris quelques auteurs encore vivans. Ainsi notre Histoire de l’Astronomie n’aura pas moins de six volumes. On trouvera sans doute que c’est beaucoup pour une seule science, et c’est ce qui nous avait fait balancer sur le titre que nous devions donner à notre ouvrage. Nous aurions pu lui donner celui de Bibliothèque, à l’exemple de Photius ou de Fabricius. Nous l’avons rédigé principalement pour les astronomes et pour les mathématiciens en général. Nous avons désiré qu’il contînt le tableau complet des différens âges de l’Astronomie ; qu’il fut un répertoire où l’on trouvât toutes les idées, toutes les méthodes, tous les théorèmes qui ont servi successivement aux calculs des phénomènes. Quant aux lecteurs qui n’ont que peu ou point de connaissances mathématiques, l’Histoire de l’Astronomie est