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3 7 4 ASTRONOMIE MODERNE. au rapport de Proclus, avait cru à la possibilité de ces e’clipses. Quoique le Soleil soit caché tout entier, dit Kepler, cependant l’air voisin est d’autant plus éclairé qu’il est plus près du Soleil; et si cet air est un peu épais, il peut former une couronne autour de la Lune; enfin, le phénomène peut s’expliquer par X atmosphère de la Lune. (Il était plus simple encore de supposer que le diamètre apparent de la Lune peut quelquefois être plus petit que celui du Soleil; et que les tables avaient à cet égard besoin de correction. ) Les recherches suivantes ont pour objet les occultations des étoiles et des planètes ; il soupçonne que Mars pourrait bien tomber dans l’ombre de la Terre; la Lune dans l’ombre de Vénus, et Vénus dans l’ombre de Mercure ; Jupiter dans celle de Mars, ou Saturne dans celle de Jupiter : on ignorait alors la véritable proportion des diamètres. Mœstlinus, le 16 septembre i5y4, a vu Régulus occulté par Vénus. Kepler fit une observation semblable le { septembre i5g8, à 3 4 du malin, Vénus étant encore près de l’horizon, à 4* la distance était d’un diamètre de Vénus et plus. Saturne a été occulté par Jupiter, en 1464 ; ce qui n’arrive qu’une fois dans plusieurs siècles. L’observation n’en a pas été faite, mais les èvènemens qui ont suivi pâraissent h Kepler une preuve suffisante que V occultation a eu lieu. On induit d’un passage de Proclus, qu’une comète avait été occultée par Jupiter, Mœstlin, h Tubingue, vit Jupiter occulté par Mars, le 9 janvier i5gi. Proclus dit qu’on avait observé Vénus passant au-dessous de Mars, et Mercure au-dessous de Vénus. Le 3 octobre 1590 , Mœstlinus vit Mars entièrement occulté par Vénus. Képler croit avoir observé une occultation de Venus par Mercure. Remarquez que toutes ces observations ont précédé l’invention des lunettes. Vénus ne pourra pas éclipser le Soleil en ce siècle (le- 17 e ); elle l’a pu 200 ans auparavant, elle le pourra plus tard. On crut voir Mercure sur le Soleil en 807, le i cr des calendes d’avril, pendant 8 jours ou bien octo dies, ce qui est impossible ; Képler lit oclo ties , huit Ibis (dans un latin barbare); il croit aussi qu’il faut lire 808. Averroès n’est donc pas le seul qui ait attesté ces passages de Mercure sur le Soleil. Il est bien certain que jamais Mercure ne peut être vu sur le Soleil sans l’aide des lunettes; ainsi ces deux témoignages restent sans