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a86 ASTRONOMIE MODERNE.

gomontanus in.sislc particulièrement sur un certain sens occulte, et sur une certaine antipathie pour l’autre comète.

Le chapitre est terminé par la notice de deux comètes observées en Perse, à Hispahan; le reste est la théorie astrologique de deux comètes et de leurs edéls : le tout finissant par des réflexions fort édifiantes, qui prouvent que Longomontanus était bon chrétien encore plus que bon astronome.

« Longomontanus, dit Bailly, Astronomie moderne, tome II , page i4r, fut un observateur, pour le lems; il sortait de l’école de Tycho (ce n’est pas assez dire, il était son aide principal, le chef des observateurs et des calculateurs que Tycho entretenait en assez grand nombre*, il est le seul qui se soit fait un nom); il couserva les opinions de son maître; il avait sans donte une partie de ses observations (ces observations avaient été faites en partie par lui-même, il les avait calculées chez Tycho, il a pu emporter ses notes et ses calculs) ; il en profita pour composer un grand ouvrage, X Astronomie Danoise; il y conserve toute la vieille forme de l’Astronomie ; ce sont les épicycles , le mouvement du centre de l’excentrique, établi par Plolémée (ceci méritait quelques exceptions; il avait admis l’explication du mouvement de précession, imaginée par Copernic; il rapportait au Soleil vrai les mouvemens des planètes supérieures; il avait fait des corrections importantes aux théories lunaires de Ptolémée et de Copernic). 11 n’inventa rien, il n’était pas au niveau de Képler qui élevait son siècle ; il donne à la fois les formes de calcul dans les trois systèmes de Plolémée, de Copernic et de Tycho; ce qui signifie qu’il n’avait pas assez de lumières pour faire un choix : il n’osait produire seule l’opinion de Tycho, il n’osait cependant lui en préférer une autre. »

Ce jugement est sans doute un peu sévère. Longomontanus dit formellement qu’il préfère le système de Tycho; il était si pénétré de respect pour la religion, qu’il pouvait réprouver une opinion si formellement condamnée par les théologiens. # Si celte cause l’empêchait d’être copernicien , son respect, sa déférence pour Tycho, ne lui laissaient pas le choix entre les deux systèmes, qui supposent la Terre immobile. Souvenons-nous enfin qu’il donne à l’hypothèse de Copernic le nom d’admirable^ et qu’il ne donne que celui de nouvelle à celle de Tycho; et nous pourrons en conclure avec quelque vraisemblance que, comme plusieurs autres, il était un copernicien déguisé.

« Louons sur- tout Longomontanus, continue Bailly, d’avoir eu le