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plus petite : il en résulte pour chaque étoile des mouvemens de longitude et de latitude faciles à calculer.

Par les observations d’Hipparque et de Ptolémée, corrigées suivant ses idées , et comparées à celles de Tycho , il trouve Tannée de 365’ 5 h 48’55"; Tycho trouvait 10" de moins : la différence n’5", erreur de l’année julienne, produit un jour en i5o ans.

Pour la Lune, il fait à Ptolémée des reproches assez graves ; il n’a point donné d’équant à celle planète; il a cru pouvoir représenter par un épicycle et un excentrique toutes les inégalités qu’on observe entre les syzygies et les quadratures; il n’a eu aucun égard à l’exactitude des distances et des parallaxes; il a oublié totalement la variation qui est même impossible dans son hypothèse; enfin, il a omis une petite équation, négligée de même par tous ses successeurs. Copernic n’a corrigé qu’un de ces Irois défauts, et il s’en est tenu Irop légèrement à trois ou quatre observations , par lesquelles il a voulu prouver l’exactitude de ses Tables. Longomontanus remercie Dieu qui lui a fait trouver une théorie qui satisfait à tout; il l’établit de deux manières différentes, l’une équivalente à celle qui se fonde sur les observations de Tycho; et l’autre, qu’il explique en cet endroit pour que le calcul puisse s’achever sans recourir à la Trigonométrie. Au lieu d’un excentrique et d’un épicycle, il y met deux épicycles qui suffisent pour les conjonctions et les oppositions; les autres inégalités lui paraissent émaner du centre de l’épicycle du Soleil.

Il fait tourner la Lune dans un épicycle dont le rayon vu du Soleil est de 2°5o’,.la distance du Soleil à la Terre est de 1283 demi-diamètres de la Terre (ce qui donnerait une parallaxe de 2’ 40"); il soupçonne même que la dislance de la Lune au Soleil pourrait bien être dans le rapport du diamètre du # cercle à sept fois la circonférence, c’est-à-dire de 1288 demi-diamètre; il réclame ici, comme sa propriété, la Théorie lunaire expliquée par Tycho, au livre I 1C de ses Progymnasmes; il calcule trigonométriquement cette hypothèse; l’autre suppose un excentrique; le centre des mouvemens de la Lune ou celui de cet excentrique tourne sur un petit cercle qui a pour rayon environ la moitié de l’excentricité. L’excentrique porte un épicycle sur lequel tourne la Lune; puisque cette nouvelle hypothèse est équivalente à la première, que nous avons exposée d’après Tycho, il esl inutile d’entrer dans de plus grands détails. A l’occasion de la Théorie Tychonicienne des latitudes de la Lune et des inégalités du nœud, il attaque sévèrement Chrislman, auteur d’un