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TYCHO-BRAHÉ. 229

Ce moyen serait moins défectueux que celui de Régiomonlan, et dans ce dernier, au lieu de faire le calcul direct de la parallaxe, on ferait deux ou trois suppositions pour la parallaxe ; on en conclurait OG et OPG (fig. 40) , GPZ , GPL et ZPL = GPZ — GPL , la distance ZL et l’azimut PZL , la parallaxe LM, la distance ZM , que l’on comparerait à la seconde observation ; on comparerait de même l’azimut PZL. La marche des erreurs indiquerait la supposition de parallaxe qui s’accorderait le mieux avec les observations. Jamais comète connue n’a eu un degré de parallaxe, pas même 10’, et le problème est à présent sans objet.

A la page 364, Tycho revient encore à ses idées astrologiques , et soutient que les comètes doivent avoir quelque vertu, quelque influence, car la nature ne fait rien en vain. Il raisonne toujours dans la supposition que tous les corps célestes ont été créés pour l’homme uniquement, et que ce qui n’exercerait sur lui aucune influence serait parfaitement inutile; mais si ces influences sont pernicieuses, ne vaudrait-il pas mieux que la nature eût fait quelque chose en vain ? Disons, en l’honneur d’Hagecius , qu’à l’occasion de la comète de

582 , il a rectifié les erreurs qu’il avait commises sur celle de i5jj f

et qu’il a reconnu qu’elle était bien au-dessus de la Lune. Après Hagecius , Tycho va combattre un autre de ses amis, Barthélemi Sculletus. Celui-ci avait passablement déterminé les nœuds et l’inclinaison du grand cercle décrit par la comète. Hagecius l’avait fait de même; il parait que c’était une méthode connue et qui n’appartient point à Tycho.

Tycho ne croit pas qu’un corps embrasé comme la comète , et qui n’a qu’une existence passagère , puisse suivre un grand cercle bien exactement. Il ne peut le suivre d’un mouvement régulier, à moins qu’il ne soit bien au-dessus de la région élémentaire. Il montre que les erreurs de Sculletus ont été bien près de 3° sur la longitude, et de près de 20’ sur la latitude- enfin qu’il s’est trompé dans ses observations et ses calculs.

Scultelus croyait que la queue de la comète n’était pas au-dessus de la comète, comme elle devrait l’être en raison de sa légèreté, suivant les principes d’Aristote , mais qu’elle était couchée sur l’orbite même dont elle couvrait un arc. Tycho lui reproche la forme qu’il donne à celte queue , qui ne devrait pas être conoïdale , mais terminée en pointe comme la flamme d’une bougie, qui s’élève toujours au-dessus