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TYCHO-BRAHÉ. 157 Celte Table est courte, nous dit Tycho, mais elle est le fruit de nom- breuses observations, et nous le croyons aisément. Mais il serait difficile de se persuader que toutes ces réfractions soient tirées d’observations directes. Quoiqu’elles ne suivent pas une marche fort régulière, il est probable que les irrégularités seraient encore plus grandes. Un assez grand nombre de ces réfractions est sans doute interpolé et même sans beaucoup de précaution. L’hypothèse antique de trois minutes de paral- laxe a dû tout altérer; on voit même qu’en retranchant les parallaxes qui l’ont viciée, il reste encore des erreurs fréquentes de 2’. Qu’on juge comme ses déclinaisons pouvaient être exactes, et quelles devaient être ses longitudes ! Dans les comparaisons de ses Tables au Soleil, on ne voit cependant que des différences d’un très petit nombre de secondes; il s’ensuit qu’il a été bien servi parle hasard, ou qu’il a choisi pour ces comparaisons les observations qu’il avait d’avance éprouvées. Au reste, il ne donne ces réfractions que pour le Soleil, et voilà pourquoi nous en avons retran- ché les parallaxes. Mais, comme les réfractions sont variables, il avoue qu’on pourra quelquefois les trouver en erreur d’une demi-minute, peut- être même d’une minute entière, sur-tout si la hauteur est au-dessous de 20°. 11 entreprend de prouver que les réfractions ne viennent pas de la dif- férente densité des milieux que traverse la lumière; car les réfractions ne devraient cesser quau zénit } ce qui n’est pas conforme à V expérience. 11 attribue donc les réfractions principalement aux vapeurs de l’atmo- sphère. Ce n’est pas qu’il nie absolument l’effet des différens milieux, mais il ne croit pas que cette différence soit à beaucoup près si forte que l’ont pensé les auteurs qui ont écrit sur l’Optique; il avait plus d’une fois disputé sur ce point avec Rothman, mathématicien du landgrave. Après celle dissertation, qui n’est pas le meilleur chapitre de son livre, il passe au moyen d’observer les réfractions. D’abord il se servit d’un grand quart de cercle vertical et azimutal , avec lequel il suivait le Soleil, depuis son lever jusqu’au méridien et de là jusqu’à l’horizon , sur-tout dans les jours solstitiaux, où la décli- naison varie peu. Alors il calcule la hauteur par l’azimut, la hauteur du pôle et la déclinaison. La hauteur calculée est moindre que la hauteur observée. La différence est la réfraction pour la hauteur observée. Toutes ces réfractions sont affectées de Terreur qu’il commettait sur la paral- laxe, et trop fortes de ( 2’ 5i") cos haut, observée , c’est-à-dire à fort pen près de la parallaxe de hauteur.