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COPERNIC. i3 9 pernic. Il s’altache à expliquer les hypothèses de son mailre sur la pro- cession elle mouvement du Soleil. Il déclare que les nouvelles tables seront perpétuelles , au lieu que celles de Ptolémée, d’Alphonse et d’Ar- zachel ne pouvaient servir au plus que pour 200 ans. Regnwn itaque in Astronomiâ doctissimo viro D. prœcepton meo Deus sine fine dédit, quod dominus ad Jslronomicœ veritatis restaurationem gubenwre luen et augeri dignelur, amen. En effet, le règne de Copernic sera éternel, mais non pour les raisons qu’allègue Rhelicus; et ces tables qu’il vante avec un enthousiasme bien excusable, n’ont eu qu’une exi- stence très passagère. Il loue avec plus de réserve, et cependant avec bien plus de raison, les améliorations faites à la théorie lunaire, en ce qui concerne les distances et les parallaxes. Il vient enfin à l’objet le plus important, le centre des mouvemens placé dans le Soleil. Rheticus rappelle que ce sont les diamètres apparens de Mars et les différences énormes entre ses distances à la Terre qui ont conduit Copernic à l’idée et àja preuve du véritable système. Nous verrons plus loin que c’est de même à l’occasion de Mars que Répler a trouvé ses fameuses lois qui ont enfin mis le Soleil véritablement au centre du monde. Il reproche aux anciens de n’avoir pas songé à l’ordre et à l’arrangement général, et de s’être bornés à expliquer isolément les mouvemens de chaque planète en particulier. A la fin de cette narration première, qui en annonce une seconde, il cite le mot d’un ancien: Celui qui veut philosopher doit commencer par avoir l’esprit libre de tout préjugé. J’ignore si la seconde narration a jamais paru; maïs si elle ressemblait à la première, elle aurait infailliblement perdu tout l’intérêt qu’elle pou- vait avoir dans le tems où le livre de Copernic a paru pour la première fois, et où il devait exciter tant de curiosité et de controverses. L’auteur avait prévu l’effet que devait produire un livre attendu depuis long-îems, connu déjàde plusieurs personnes, dont quelques exemplaires paraissent avoir été distribués d’avance, si l’on en juge par la lettre de Gassarus, écrite plus de deux aus avant la publication, que l’auteur paraît avoir retardée autant qu’il put, dans la crainte que son repos ne fût troublé. Il avait multiplié les précautions. En tête du livre, il avait mis un avis au lecteur sur les hypothèses qu’il hasardait; il y montre qu’en proposant une idée nouvelle, Jl ne peut encourir aucun reproche. La