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04 ASTRONOMIE MODERNE. ]’h) polhèse où il serait conservé. Je demandais qu’on supprimât la sextile tous les 36oo ans, ou si l’on aimait mieux tous les 4000 ans, ce qui serait encore plus commode et presque aussi exact. Je voulais qu’on plaçât l’inlercalalion au dernier des jours épagomènes pour la commo- dité du public, et pour celle des Tables astronomiques; il n’y a dans ces idées aucune hésitation , aucune incertitude. Pag. 705, ligne 28, je disais du cycle solaire, qu’il s’accordait fort bien avec l’année julienne, et qu’on s’en servait autrefois pour déterrai" ner la Lune pascale. Le critique répond qu’en 1200 ans, l’équinoxe était en erreur de 10 jours; ce n’était donc pas un jour en cent ans. Nul homme n’aurait assez vécu pour y voir un déplacement sensible. Les Tables astronomiques eussent été plus simples. Ce qui fait que nous ne nous entendons pas, c’est que je parle en astronome et à des élèves astronomes , et que le critique parle en ecclésiastique qui veut soutenir un arrangement que tout le monde abandonne. Je n’ai traité le problème de Pâques que comme une question numérique curieuse par ses embarras mêmes. M. C. considère la célébration de la Pâque à tel jour de l’année plutôt qu’à tel autre, comme une affaire d’État. Les Égyptiens avaient une année de 565’, dont le commencement était bien plus vague que celui de l’année julienne. En 1460 ans, leurs fêtes avaient parcouru toutes les saisons, et ils regardaient cela comme un avantage. Ils tenaient opiniâtrement à un usage qui, dans l’origine, n’était fondé que sur l’ignorance où l’on . était sur la vraie longueur de l’année. Les pères du Concile de Nicée ignoraient que l’année était de 11’ environ plus courte que 565’^; de là leur décret pour la Pàque que défend M. C. parce qu’il le trouve établi, et auquel il s’opposerait , j’en suis sûr , s’il s’agissait de l’établir. Je crois la Lune fort utile à l’Astronomie, à la Navigation, à la Géo- graphie, mais fort nuisible au Calendrier. Parmi les raisons qui ont déterminé l’Eglise pour régler Pâques, d’après le 14 e jour de la Lune du premier mois, et que j’ai rapportées d’après Clavius, le critique me reproche de n’avoir pas cité les raisons plus solides exposées par Eusèbe et Ambroise, que je n’ai pas lus, et par Bede, que j’ai lu long-tems après pour mon Histoire de l’Astronomie. Mais quant à Bede, tout ce qu’il en cite, il me semble que je l’avais lu dans Clavius, et que j’y avais copié les expressions de chose indécente , illicite et sentant le manichéisme. Après avoir relu en entier ce passage, je n’en M suis pas plus ébranlé. M. C. suppose que je suis tenté de me plaindre I