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DE GÉOLOGIE.

soleil conduit et amène avec soi la mer et le vent : car s’il est vrai qu’ayant passé la ligne pour aller vers un pôle, il fait changer la direction de l’axe de la terre, et abaisser le pâle de ce côté là, il faut de nécessité que l’autre pôle s’élève, et que par conséquent la mer et l’air, comme ils sont deux corps si liquides et pesans, coulent dans ce penchant ; en sorte qu’il soit vrai de dire que le soleil avançant vers un pôle, cause de ce côté là deux grands courans réglés ; savoir, celui de la mer et celui de l’air, qui fait le vent de la moisson (mousson), comme il en cause deux opposés quand il-s’en retourne vers l’autre.

« Sur ce fondement, il me semble qu’on pourrait dire qu’il n’y a que deux flux de mer principaux, l’un du côté du pôle arctique, et l’autre du côté de l’antarctique ; que s’il y avait une mer d’un pôle à l’autre qui passât par notre Europe, nous verrions que ces deux courans seraient réglés partout comme ils sont dans les Indes, et que ce qui empêche que cette régularité du flux ne soit générale, c’est que les mers sont entrecoupées de terres qui en empêchent, rompent et diversifient le cours de façon que quelques-uns disent que le flux et reflux de la mer est empêché dans les mers qui s’étendent en long, comme la Méditerranée, de l’est à l’ouest. Il me semble de même qu’on pourrait dire aussi, sur le même fondement, qu’il n’y a que deux flux d’air, ou vents principaux opposés, et qu’ils seraient réglés généralement partout, si la terre était parfaitement unie, égale, et semblable partout. »

Ces idées de Bernier seraient difficiles à soutenir.

Mais d’autres personnes instruites ont prétendu qu’il ne serait pas impossible que l’axe du globe pût éprouver des variations. Nous allons donc examiner cette question d’après les connaissances

actuelles, et les faits constatés.